jeudi 7 avril 2011

Entretien avec une camarade russe sur la représsion en Russie


           Avant de parler du cas d’Andreï Koutouzov anarchiste russe et membre d’Action Autonome, je vais vous présenter plus ou moins la situation en Russie. Actuellement ce pays est marqué par une xénophobie « normalisée » envers les caucasiens (non-slaves). Il y a pas mal de nationalistes et néo-nazis à travers le pays. A Moscou, pour certaines manifs, ils sont environ 5 000 comme lors de la fête nationale le 4 novembre, ou en décembre dernier après le meurtre d’un militant nationaliste.

            Le 19 janvier 2009, à Moscou, un avocat qui défendait les antifa, les libertaires, les syndicalistes, les familles de camarades assassinés, mais aussi une famille de tchétchène dont la fille fut tuée après avoir été violée par des colonels de l’armée russe, ainsi qu’ une militante d’Action Autonome sont assassinés par des néo-nazis, à la fin d’une conférence. En réaction, une manifestation est organisée à Moscou, qui  réunie un peu plus de 1 000 personnes. De plus, création du Comité 19/01 réunissant, en plus des militants « classiques », des sociologues, des écrivains et des artistes qui permette une exposition médiatique importante.

             Pour Andreï Koutouzov, « tout commence » en 2008 lorsque AA mène une action pacifique (graffiti sur la façade, distribution de tracts…) contre un bâtiment militaire de la ville de Tioumen (Sibérie). Quelques mois après vague d’arrestations avec perquisition, Andrei n’est pas condamné lors de son procès.

            Octobre 2009 : Dans le cadre de la campagne « Extremist niet » menée par les libertaires et des trotskistes pour dénoncer les centres « E », un rassemblement est organisé à Tioumen où Andrei et ses camarades distribuent un tract sur ces centres.

            Avril 2010 : Le FSB (ex-KGB) arrête Andreï et perquisitionne tous ses documents à caractère politique. Il est accusé d’incitation à la haine envers un groupe social, la police, à travers un tract très mal rédigé et bourré de fautes d’orthographe. La définition de la police comme groupe social à été faite par un sociologue travaillant au FSB. De plus, le procureur a demandé des expertises afin de savoir si le tract pouvait être qualifié d’extrémiste : ils font appels à des experts liés au FSB (souvent des étudiants) ; ils utilisent un programme vendu sur un site internet qui vend également en autre des méthodes pour se soigner à base d’œufs... L’expertise n’est pas rendue publique, alors qu’il existe une loi qui stipule que des expertises doivent être faites par un expert neutre avec des méthodes reconnues.

La seule preuve dont ils disposent est un CD-R ou serait enregistré le tract qui aurait été gravé par Nero (logiciel pour graver des CD), qui fonctionne seulement sous Microsoft alors qu’Andreï utilise Linux. Le procureur à demandé à ce qu’on le condamne à 2 ans dans un camp/village de travailleurs - en général, on y met les condamnés pour des petits délits ou des fonctionnaires accusés de corruption - et qu’on interdise à Andreï d’enseigner.

Depuis, le procureur a accepté une expertise extérieure d’un sociologue qui ne reconnait pas la police comme groupe social. Le chef d’accusation est modifié en menace sur la police. Son procès se déroule sur plusieurs audiences, en attendant il est sous contrôle judicaire. 

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