mercredi 15 décembre 2010

Lutte pour les retraites : ce n'était qu'un échauffement !!


A Paris 1: la lutte pour les retraites! Début d'une lutte prolongée.
Les étudiant-e-s de Paris 1 se sont plusieurs fois réuni-e-s en Assemblée Générale. L'AG, à l'inverse du Conseil d'Administration est un lieu de rencontres, de débats et de prises de décisions par la base. Nos principes de démocratie directe: où chaque étudiant-e compte pour un-e et est libre d'intervenir pour s'exprimer et faire des propositions ont été visibles pendant le mouvement de grève. Nous défendons la démocratie directe dans l'AG, c'est à dire en respectant les décisions qui y sont prises, et en veillant à son fonctionnement comme nous le faisons dans notre section syndicale.
A Paris 1 Tolbiac, nous avons participé à l'auto-organisation des étudiant-e-s et appuyé les initiatives de coordinations des universités en grève par des coordinations franciliennes étudiantes. La CNT Paris 1 revendique l'autogestion des luttes contre les bureaucraties syndicales: nous pensons que ce sont les étudiant-e-s réunis en AG qui doivent eux-même et elles-même décider de la grève et des modalités de cette grève. Les bureaucraties syndicales font tout pour garder les luttes sous contrôle, en isolant les secteurs, et en ne respectant pas les décisions d'AG, contre ça la CNT Paris 1 a proposé le mandat impératif et révocable c'est à dire respectant strictement les votes de l'assemblée générale.
Par l'AG, nous avons organisé la solidarité financière. La caisse de grève est l'outil de solidarité des étudiant-e-s, travailleurs-euses en grève. Nous nous sommes réuni-e-s en AG unitaires : étudiant-e-s et personnels de l'université en grève, nous avons discuté et débattu avec le personnel gréviste. Ensemble, nous avons tenu les piquets de grève. Les personnels se sont organisé-e-s en amont et d'ailleurs dès septembre en AG. Tolbiac est l'une des universités où les personnels BIATOSS et de la bibliothèque se sont le plus engagé-e-s dans la grève en région parisienne.
Une lutte qui a été interprofessionnelle!
3,5 millions de personnes dans les rues, une mobilisation très forte dans le monde ouvrier, les cheminots ont mené une grève offensive, les dockers, les travailleurs-euses du nettoyage et de la propreté étaient en première ligne dès septembre. Les travailleurs-euses ont renoué avec des pratiques de grèves dures: reconductibles.
Les AG ont fleuri comme chez les cheminots d'Austerlitz qui se réunissaient tous les matins. Les piquets de grèves, occupations et actions de blocage de l'économie se sont multipliées: occupation des travailleurs-euses de l'incinérateur d'Ivry, à Grand Puit, etc. Action devant l'aéroport d'Orly ou encore de Toulouse..
La grève reconduite a donné des victoires: les dockers de Marseille ont obtenu la retraite a 55 ans. Les travailleurs et les travailleuses de l'incinérateur d'Ivry (le plus grand incinérateur d'Europe) ont obtenu un certain nombre d'acquis dans la satisfaction de leurs revendications.
Les étudiant-e-s de Paris 1 ont été rencontré les travailleurs-euses en grève, les cheminots, ceux et celles de l'incinérateur d'Ivry, etc. L'AG de Paris 1 a envoyé des mandaté-e-s à une réunion interprofessionnelle du XIIIe arrondissement, cela a marqué une étape dans la lutte, nous étions d'ailleurs entre 900 et 1000 en AG.
L'AG a voté le fait que Tolbiac soit une université ouverte : ouverte pour organiser des débats et des réunions, ouverte afin de participer à la convergence des luttes. Une manifestation locale a été organisé par l'AG, elle a traversé le XIIIe arr. jusqu'à l'incinérateur d'Ivry alors occupé, a réuni un bon nombre de travailleurs-euses du XIIIe. Pour l'instant, la grève est terminée. Mais nous avons démontré notre force collective en nous unissant et en redécouvrant notre capacité à agir ici et maintenant pour lutter.

Les diverses formes de répression de la lutte pour les retraites : un climat politique inquiétant.
La présence de l'extrême droite dans les Universités :
Nous observons une réelle montée du fascisme dans la société en général et dans les universités.
En avril dernier, les étudiant-e-s de la Sorbonne et du Panthéon ont eu la mauvaise expérience de voir débarquer une trentaine de fascistes du GUD (Groupe Union Défense) une après midi et de voir leur Université taguée de symboles et slogans nazis. Certains qui tentaient de s'interposer ont été agressés.
A Tolbiac, le jour de la rentrée 2010 nous avons retrouvé les locaux syndicaux, dont le notre : B906, tagués de slogans fascistes: « mort aux gauchistes », de croix de lorraine, et de symboles nazis. A Tolbiac lors de la lutte pour les retraites, nous avons pu remarquer la présence minoritaire de fascistes affiliés à des groupuscules.

La répression par l'administration de l'Université.
Lors du mouvement pour les retraites, la présidence de Paris 1 a nuit autant qu'elle pouvait a l'auto-organisation des étudiant-e-s en AG et à la grève: la direction de Tolbiac a débrayé des amphis, fait peur à un grand nombre d'étudiant-e-s par rapport aux examens et leur avenir, monté les étudiant-e-s les un-e-s contre les autres, jusqu'à occasionner des violences physiques et insultes contre les étudiant-e-s grévistes. La présidence de Paris 1 a fait appel à Géode Sécurité (une entreprise privée) justifiant sa présence par de possibles débordements dus aux piquets de grève à la Sorbonne et à Tolbiac. A la Sorbonne, les vigiles ont utilisé la violence physique et des insultes sexistes envers les étudiant-e-s grévistes. L'administration de l'université est allée jusqu'à évacuer le site de Tolbiac sur des prétextes fallacieux : alerte à la bombe, alerte à l'incendie, rumeur de « casseurs » venus pour saccager l'université. Depuis la fin du mouvement, l'administration a organisé un contrôle de carte à l'entrée de l'université. C'est une manière de visibiliser les instrument de la répression. La présence des vigiles a été multiplié alors que piquets de grève et assemblées générales ont cessé depuis plus d’un mois, c’est toujours en moyenne six agents de sécurité qui « accueillent » les étudiant-e-s aux grilles de Tolbiac tous les matins. « C’est pour votre sécurité » nous dit-on ! Quels sont ces graves dangers qui nous menacent pour que cela nécessite autant de vigiles. C’est plusieurs centaines de milliers d’euros (250 000€ pour le budget 2010 – chiffres du C.A) qui sont déboursés par an par l’administration pour financer ce dispositif. On aurait pu espérer que nos frais d'inscription soit utilisés à des fins plus utiles, la salle informatique (réduite de moitié), la bibliothèque, etc...
Enfin, la CNT Paris 1 considère que l’université doit être un lieu de savoir, de recherche, et d'apprentissage mais aussi un lieu de vie et d’expression où les initiatives politiques, sociales, associatives et culturelles doivent être développées. C’est pour toutes ces raisons que nous condamnons fermement la présence de vigiles privés au sein de l’université ainsi que le contrôle systématique des cartes à l’entrée et que nous appelons tous les étudiant-e-s à s’organiser contre ces pratiques sécuritaires.


La répression judiciaire et policière.
Ce mouvement social a aussi mis en lumière la politique de plus en plus sécuritaire du gouvernement violant sans scrupules le droit de grève et de bafouer la libre circulation des individu-e-s. La politique du spectaculaire et du chiffre où Police et Justice font front commun décourage et criminalise un mouvement qui aura rassemblé des millions de personnes dans les rues. Parmi plusieurs exemples : A Montreuil, un lycéen a été gravement blessé par un tir de flash-ball a l’œil, à Lyon sur la place Bellecour, le 21 octobre une garde à vue « à ciel ouvert » a retenu durant toute une après-midi plus de 600 personnes sans qu’aucun incident n'ai eu lieu. L'important dispositif policier a opéré à un fichage au faciès, à une fouille systématique empêchant tout individu de se rendre au départ de la manifestation située dans une rue parallèle. Ces deniers mois, les méthodes employés dignes d’un Etat-policier, ont eu pour conséquence l'interpellation de plus de 3 000 personnes dont un militant CNT de Paris 1 qui durant sa garde à vue, a été privé de soins médicaux alors même qu'il nécessitait de façon vitale et régulière un apport en insuline, puis transféré à l'hôpital dans un état critique. Il comparaîtra en correctionnelle le Jeudi 16 Décembre au tribunal de grande instance de Paris. Nous organisons une caisse de soutien en solidarité. Nous lançons un appel urgent à la solidarité financière pour les frais de justice et d'avocat s'élevant a 1400 euros.
Contre la répression du mouvement social !
Solidarité contre la répression policière et judiciaire! Liberté pour toutes et tous!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire